Dès la deuxième semaine d’octobre les noix commencent à tomber, du moins dans mon jardin breton, mais selon les régions la récolte peut se faire dès septembre. Pour les ramasser il faut bien se protéger les mains en mettant des gants sinon gare aux tâches. Certaines noix tomberont à terre débarrassées de leur enveloppe, la bogue. Celles qui resteront dans l’arbre seront à gauler à l’aide d’une grande perche, ou gaule.
Merci Monsieur Jules César de nous avoir introduit en Gaule ce bel et grand arbre qui peut atteindre jusqu’à 25 mètres de hauteur. Par contre il est déconseillé de faire la sieste sous son ombre car il contient du « juglon » dans ses racines et ses feuilles. Le juglon est une substance toxique qui peut donner des sensations de mal être à celui qui s’attarde sous son feuillage. Les feuilles tombées au sol empêchent toute végétation de repousser et ses voisins n’apprécient guère sa présence. Il faudra choisir un endroit isolé avant de le planter. Le noyer est donc un solitaire. J’ai perdu ainsi des fruitiers par méconnaissance. Maman m’avait offert il y a 24 ans un noyer que j’avais planté parmi nos fruitiers. Chacun d’entre nous avait son arbre : mon mari deux noisetiers, Anne un pommier, Eric un poirier et Armelle un prunier, pour compléter j’avais rajouté multiplié ces arbres par deux pour en faire notre petit verger … Il n’y a plus qu’un cerisier qui a résisté, mon arbre. Je pense que le noyer en est le responsable
Cet arbre rustique à feuilles caduques, le Juglans Regia de son nom générique, est cultivé pour ses fruits comestibles, les noix. Les fruits sont de la taille d’une prune, d’où son nom « gland de Jupiter ».
Dans le noyer tout est utilisé et exploité. Son bois précieux est recherché en menuiserie pour son côté noble, veineux et très dur.
On fait des teintures avec le brou de la noix aussi bien pour le bois que pour les vêtements. La coque est utilisée comme combustible, puisqu’elle brûle comme la paille.
Une bonne salade d’endives ne peut être délicieuse qu’agrémentée d’une huile de noix.
On peut faire du vin que l’on servira à l’apéritif. Mais on peut se soigner également, car légèrement laxatifs ses fruits verts confits combattent la constipation. Il soulage les piqûres d’insectes, combat les puces de nos amis à quatre pattes, éloigne les fourmis, soigne les pellicules et freine la chute des cheveux, il entre dans la composition de certains shampoings du commerce. On lui attribue le pouvoir de faire disparaître les cors, les durillons, les verrues. Voici comment l’utiliser :
Par voie interne, on prend l’infusion des feuilles, à raison d’une poignée par litre d’eau, qu’on infusera 15 minutes. Prendre 3 verres par jour.
Pour les usages externes, on emploie une décoction concentrée de feuilles ou de brou, à raison de deux poignées par litre d’eau qu’on laissera bouillir 15 minutes.
On dit qu’au Moyen Age le sabbat des sorcières avait lieu sous un énorme noyer. Cet attribut magique dérive certainement du fait que la foudre ne frappe pas cet arbre.
On dit aussi que le noyer aurait des vertus aphrodisiaques, c’est pourquoi dans certaines régions encore les gens déposent des noix sur le seuil de la maison des jeunes mariés.
Cette année Armelle a gaulé 10 kg de noix ...
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