Planté dans un décor sauvage et grandiose, le château de Joux

Berthe de Joux

Amauri III de Joux se croisa vers 1170. Sa femme Berthe, à peine nubile, l'attendit plusieurs années lorsqu'un soir, un chevalier blessé se présenta au château. C'était le jeune Amey de Montfaucon, très beau garçon si l'on en croit la légende... Berthe, qui n'avait plus de nouvelles de Terre Sainte et croyait que son mari était tombé sous les coups des infidèles, se consola dans les bras de cet ami d'enfance.

Rentré alors qu'on ne l'attendait plus, Amauri surprit les deux amants. Ivre de rage, il transperça Amey de Montfaucon de trois coups d'épée et ordonna qu'on suspendît sa dépouille à un gibet planté sur les rochers de la "Fauconnière".

Quant à l'épouse infidèle, elle fut condamnée à être enfermée sa vie durant dans un minuscule cachot où elle ne pouvait se tenir qu'à genoux, face à une étroite meurtrière offrant pour seul spectacle le corps nu, disloqué et mangé par les corbeaux de son bel amour.

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Couleur d’absinthe bleue, couleur des yeux de Berthe, le Fort De Joux

couleur d’absinthe bleue, le piton rocheux barre la vallée du Doubs; là haut, le fort veille; en bas, les fermes sommeillent.

 Les sapins saluent la légende de leurs branches apaisées par le poids de la neige. Couleur des yeux de Berthe, le piton rocheux sort de la brume. La roche, là haut, est déchirée d’une grande faille. Le fort veille. Et soudain, dans tout ce bleu, la muraille s’illumine d’un éclat de soleil, et le fort me regarde.

 Derrière les murs, il y a ce cachot moisi, réduit concentré de peur, d’amour puni  et de jeunesse volée.

 Sur mon papier, l’eau coule, bleu winsor nuance verte. Peindre le mont de Joux. Je regarde, avec les yeux de Berthe, le mont déchiré. Mon pinceau barre le mont de quatre marches noires, en quatre traces énergiques, et le fort s’illumine, là haut, et me regarde dans la lumière.

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