Bonjour à tous et à toutes,

Suite à la réunion ADNO qui a eu lieu en novembre 2012, l’étude de Dr Mussi est désormais disponible : "L'intolérance au gluten : une nouvelle entité clinique existe en dehors de la maladie Coeliaque"

Voici sa conclusion :

Notre étude a démontré qu’il y aurait donc bien un état pathologique intermédiaire, qui concernerait plus de 50 % des patients et que l'on pourrait qualifier d'intolérance partielle au gluten ou d’hypersensibilité au gluten de nature non coeliaque (55). Cette hypersensibilité au gluten ou intolérance partielle au gluten est un état pathologique frontière d’avec une maladie systémique auto-immune possédant diverses manifestations cliniques suivant les degrés d’hypersensibilité ou d’intolérance. Ce désordre est caractérisé par une réponse immunologique anormale, avec formation d’immuns-complexes (antigène-IgG), en réaction à l’ingestion de gluten, et selon d’autres études (10), chez des individus génétiquement prédisposés (porteurs d’HLA-DQ2 et HLA DQ8).

Cet état pathologique d’intolérance partielle au gluten est donc assez mal défini en France, de par le fait que les tests sérologiques, pratiqués par les laboratoires spécialisés français recherchant les anticorps anti-gluten, ont un seuil de sensibilité extrêmement élevé. Ils ne peuvent alors révéler que des stades d'intolérance au gluten sévères, voire très sévères correspondant à un état pathologique proche de la maladie coeliaque ou la maladie coeliaque elle-même. Les patients positifs au gluten par le test IgG (ELISA) ont été ainsi dans plus de 96% des cas négatifs aux tests français. A. Fasano (Université du Maryland) concluait récemment : « En identifiant et en isolant des marqueurs biologiques dans la réponse immunitaire de personnes ayant une sensibilité au gluten, nous pourrions découvrir des outils nous permettant de diagnostiquer cette condition ». Il ajoutait que la recherche devrait permettre la mise au point de nouveaux tests de dépistage de ce qu’il nomme la « sensibilité au gluten » de nature non coeliaque. Nous souscrivons à ces voeux, notamment en ce qui concerne les tests sérologiques qui ne sont manifestement pas adaptés, comme nous l’avons montré, à cette nouvelle entité clinique qu’est l’intolérance partielle au gluten.

Cette dernière a, par ailleurs, une très forte prévalence dans notre étude puisqu'elle se situe environ entre 50 et 55 % des patients, tous niveaux d’intolérance confondus (niveaux 1 à 4 du test). La consommation de gluten étant extrêmement répandue en France, un peu partout en Europe et dans le monde, on mesure l’importance de considérer sa possible responsabilité dans l'émergence et/ou à l'entretien de diverses pathologies chroniques. Ainsi, plus de 50% des patients souffrirait de diverses pathologies chroniques en relation avec une intolérance partielle au gluten, sans réellement le savoir, le corps médical n’étant pas lui-même assez sensibilisé à cette probable relation, pour les en informer. Aussi cela, nous paraît être un réel problème de santé publique qu’il convient de faire connaître et de traiter au plus vite.

Dès lors, il faut nécessairement mettre en place d'autres études complémentaires pour confirmer cette nouvelle entité, l’intolérance partielle au gluten, stade intermédiaire entre la maladie coeliaque et un état considéré comme normal en l’absence d’hypersensibilité ou d’intolérance au gluten reconnue biologiquement, et ce afin d’en assurer une plus complète et meilleure prise en charge médicale.

Pour en savoir plus, retrouvez l'étude complète en cliquant sur le lien suivant : http://fr.scribd.com/doc/144118341/L-intolerance-au-gluten?secret_password=2ni3isezm2pszt0663gj