Le poisson est recommandé par les médecins et nutritionnistes, qui le présentent comme un aliment sain et naturel. Est-ce vrai pour les poissons d’élevage nourris au farines animales?
Aujourd’hui l’alimentation des poissons d’élevage fait l’objet d’une réglementation stricte. Les poissons omnivores à dominante carnivores sont nourris principalement avec des farines et des huiles de poissons. Plus précisément, l’alimentation des poissons d’élevage est composée à 20 à 25% de farine de poisson et 10 à 15% d’huile de poisson, tous issus de la pêche minotière (dont les principaux sites se trouvent en Amérique latine, au Pérou et au Chili surtout). Le reste de l’alimentation est constituée de produits végétaux, de vitamines et minéraux, rappelle le Comité Interprofessionnel des Produits d’Aquaculture sur son site.
Farines animales : pourquoi en donner aux poissons d’élevage ?
Pour l’Union européenne, cela permettra de préserver les ressources. Remplacer une partie des farines de poissons par des farines animales devrait en effet de limiter la pêche intensive des poissons sauvages utilisés pour la fabrication des farines de poisson. En effet, pour produire 1 kg de truite d’élevage, 2.4 kg de poissons sauvages issus de la pêche minotière sont nécessaires.
Poissons nourris aux farines animales, une bonne mesure ?
Du côté des pisciculteurs, on applaudit la décision européenne qualifiée de "mesure pleine de bon sens". "C’est une excellente nouvelle pour les ressources maritimes, se réjouit Yann Bellet, gérant d’une entreprise de pisciculture spécialisée dans l'élevage de salmonidés à Touvre en Charente (16). Au lieu d’acheter des poissons fourrage venant du Chili, on a va pouvoir profiter de belles protéines animales qui n’étaient jusqu’ici pas utilisées". Outre le côté écologique et rentable de la mesure (les protéines animales coûteront forcément moins cher que les farines de poisson), le professionnel estime que la qualité nutritionnelle de ses truites et saumons en sera meilleure grâce à une plus grande diversification alimentaire. "A l’état naturel un poisson sauvage mange de tout. En remplaçant une partie des farines de poisson par des farines animales on améliorera la qualité des poissons".
Des poissons "moins gras", plus proches en goût des poissons sauvages ? Le pisciculteur en est convaincu. Quant au consommateur, il devra attendre quelques mois pour sentir ou non la différence dans son assiette.
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